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Phileas Blog

6 décembre 2008

Clips de campagne

La Patagonie bleue ou l’altiplano multicolore, le lagon vénézuélien ou papou, la disco du mariage corse ou le tango de Buenos Aires, le travail du consultant en voyage ou les nuits en hamac, une expédition désastreuse sur un champ de glace ou une excursion idyllique aux Philippines ?... Choisissez le petit film à la con qui vous aura le plus plu, ou le moins donné envie de vomir (rapport au cadrage bien sûr), c’est selon ! Trouvez ci-dessous les liens des films que nous avons postés et votez en laissant un commentaire.

Alors montez le son, mettez-vous en mode plein écran, et laissez-vous transporter...

Nouvelle Irlande : ... ou la version chaude sans pluie mais avec soleil et mer turquoise. A voir absolument ! On vous donnera les coordonnées GPS si vous êtes très très gentils !

Papouasie Nouvelle Guinée : vous adorez la section "masques papous" du musée du quai Branly ? Découvrez la version live, dans les hautes terres de Nouvelle Guinée, à la rencontre d'un peule extraordinaire et follement accueillant. Suivez-nous au milieu des ethnies papoues lors du festival de Mt Hagen ! Dingue !

Consultants sans frontières : ou comment nous sommes tellement accros aux slides et au powerpoint que l'on en fait même en voyage ! Accompagnez l'espion qui nous a suivi lors d'une journée de travail pour l'ONG TCD et les tribus Agtas

Tango à Buenos Aires : le tango déclenche en vous une émotion incontrôlable? L'évocation du nom du Buenos Aires vous donne la chair de poule ? Suivez-nous dans un tour de cette ville des antipodes, au rythme du tango qui la berce.

Altiplano Bolivien : Salar d'Uyuni, Sud Lipez, Altiplano. Bienvenu dans un monde tellement dingue qu'il en parait virtuel. Est-on sur la lune ? dans un jeu vidéo ? dans un rêve certainement, un rêve éveillé. Hallucinant !

San Pedro et le désert d'Atacama : Des volcans, des geysers, des lagunes, et un coup de pédale digne du tour de France ! Surnaturel !

Touching the limit : l'expédition ultime sur le campo de hielo sur, une étendue de glace aussi grande que la Belgique, en Patagonie. Décoiffant !

La Patagonie bleue : la symphonie des couleurs de la nature dans ce qu'elle a de plus sauvage.

Rapa Nui (Ile de Pâques) : ou comment se retrouver à scooter sur ce caillou perdu au milieu du Pacifique, à 28h de vol...

Let's Roques (Vénézuela) : Sans commentaires. C'est ça la vie en tour du monde !

Hamac attitude : ou la nuit typique sous les tropiques. Pas besoin de boules quies !

Aéroport attitude : ou la nuit typique également, mais cette fois-ci avec les boules quies...

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16 septembre 2008

Merci à...

PV2_0289a- Nos parents pour s'être transformés en secrétaires de luxe en gérant toutes nos affaires courantes à Paris. Un boulot à temps plein que même nous ne supportons pas de faire.
- Nos sœurs pour nous avoir si souvent sorti du pétrin et aidés à distance.
- Marjorie, seule tête brûlée à nous avoir rejoints lors du voyage avec les parents de Cat. Seule soirée du voyage où nous nous sommes sentis millionnaires au casino à Macao (merci O. d’avoir tout dilapidé…)
- Tous ceux qui nous ont reçus chez eux au cours du voyage : Eglantine & Olivier (5 fois !) à HK, Rachel & Sudhir à Kathmandou, Gaby à Caracas, Lockie à Vancouver, Francesco & Jose-Luis à Santiago du Chili, Pierre (2 fois !) à Lima, BenJ & Greg à Buenos Aires, Jasmin à Sao Paulo, Violaine & Stéphane à Rio, Laetitia & Vincent (3 fois, mais surtout 57 jours !) à Manille, Matthew & Rose, Jessica & Daniel à Port-Moresby... Au delà, merci à tous ceux qui nous ont invités et dont nous avons du décliner l’invitation ; merci à tous ceux dont l’accueil a été si chaleureux que nous ne nous sommes pas rendus compte que nous les payions et que nous étions pas chez nous.
- Tous ceux avec lesquels nous avons passé de bons moments et qui nous ont aidés ou filé des tuyaux. Plein d’anonymes évidemment, mais merci spécialement à Anna de SPTN à Yogyakarta, Timothius de FPUB, Fabienne et Hatim du CCFD, Ramcy de TCD aux Philippines, Tina & Lisbeth les danoises, Rachel & Sudhir les népalais, Virginie & Manu, Seb & Grégoire, les M&M’s et tous ceux du trek des Annapurnas, Petra, Florence & Laurent, Gaby & Andréas, Maria & Raphaël, Bentley et la Roraima connection, Eugénie & Blaise, Marie & Bertrand, Crystal & Juan pour nous avoir sauvé la vie après l’avoir mise en péril, Tito de l’estancia du bout du monde, Francesco & Jose-Luis pour le passage clandestin dans le coffre de leur voiture, Emilie & Thomas, Lisa, Marie & Benedicte de l’alti-plane-haut (aussi haut qu’Alpha du Centaure), Fefe & Maria Teresa de Fernando de Noronha et Daniel pour ses bons plans sandwichs sur toute l’Amérique du Sud, Violaine & Stéphane pour le Rio branchouille, Anne & Philippe pour la rencontre la plus incongrue du voyage, Pierre pour accueil culturel et un peu plus que ça, tous ceux du ferry de l’Amazone, Laetitia et Vincent (5 étoiles), Bertrand pour les trucs photos (ça ne marche pas avec un grain de sable dans l’appareil), Tim, Johan et Kristina les nordiques papous, Zoe, Jessica & Daniel, Rose & Matthew, et tous ceux de Nusa et Tsoi Lik.
- Merci à Alice pour avoir entretenu le feuilleton du voyage : Tahiti or not Tahiti ?
- Merci à Eurogroup d’avoir donné un an à Greg et merci à GE d’avoir tenu sa promesse.
- Merci à tous ceux qui se sont donnés la peine de venir sur ce blog ou de nous écrire. Ca fait plaisir d’avoir des news et de savoir que l’on ne nous a pas oubliés.

Cath et Greg

13 septembre 2008

C’est ça la vie en tour du monde

FarnienteDormir en hamac / Ne pas dormir / Vivre avec 20 piqûres de moustique sur chaque pied / Ecouter de la musique papoue / Passer des cols à 5 500 m avec une dysenterie / En avoir marre des langoustes / Pêcher des piranhas / Passer des heures sur skype / Dormir sur la moquette des aéroports / Rencontrer un pote sur le pao de azucar a Rio / Piquer les coussins Aeroflot / Vivre un mois sans montre ni chaussures / Dessiner des matrices enjeu-accessibilité à des populations indigènes / Ecouter la propagande chinoise au Tibet / Monter sur un bateau en contrebande dans le coffre d’une voiture / Prendre 20 000 photos / Crasher son disque dur externe (qui a toutes les photos) avec un virus / Passer Noël dans un bouge, claquemuré derrière des grilles / Passer le nouvel an en ‘rescue mission’ pour aider une amie à traverser de nuit une rivière en crue / Se faufiler derrière des chutes d’eau de 80m de long / Apprendre la samba et danser la salsa / Voir une équipe de foot carioca se prendre 3-0 au Maracaña / Poireauter 5h dans une tempête pour apercevoir un bout de l’Everest / Se faire des potes papous / Squatter honteusement chez les expats qu’on rencontre / Se trimballer des sacs de 25 kg / Voler sur 8m entre 2 crevasses malgré ce poids / Plonger de nuit / Voir 7 Jean-Claude Van Dame de suite dans un bus / Passer 3j sur une île déserte sans le sac de nourriture (merci Cat) / Se faire oublier sur l’île en question par le pêcheur qui nous y a déposé (merci Koh Lanta) / Pouvoir dire que les meilleurs pains au chocolat se trouvent à Caracas / Skier pour un week-end à Vancouver / Passer 24h dans un bus climatisé a 12 C / Mater un match de foot Bresil-Argentine sur le toit d’un ferry remontant l’Amazone / Bouffer des steaks de 800g en Patagonie / Quitter le Brésil en clandestin / Passer un message à la radio pour se faire prendre en stop / Traverser une frontière sur 4j à pied et à cheval / Traverser des torrents glaciaires (Brrr…) / Se la couler douce dans une mer à 29 C

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(Mmm !...) / Dormir en plein salar d’Uyuni / Lire des livres philosophiques / Lire des daubes américaines / Pagayer sur les eaux cristallines d’un lagon / Pagayer dans les rivières déchaînées de l’Himalaya … et passer à la flotte en moins de 40m ! / Perdre la notion de l’heure avec le décalage horaire / Décoller un lundi à 20h00 et atterrir un lundi à 9h00 / Faire le malin à 4 800 m / Ne plus faire le malin à 4 850 m / Se connecter des heures sur internet pour que son mail s’efface / Passer ses 30 ans sur une plage de rêve / Fêter ses 35 ans avec un steak frites dans un restauroute / Dormir tout habillé dans son sac de couchage haute06 performance avec son produit à lentilles pour ne pas qu’il gèle / Prendre de haut ceux qui ne voyagent ‘que’ 6 mois / Partir en fou rire en plein cours de yoga (Aommm…) / Se la dorer dans des sources thermales incroyables / Siroter 10 jus de fruits par jour / Ne plus savoir combien de caipirinhas on a pris / Se rendre compte que les glaciers fondent / Prendre une vingtaine de vols / Voir les JO en Papouasie / Passer 3j sans entendre parler de Sarkozy (non je déconne !) / Se faire ouvrir ses mails par la cyber-police chinoise au Tibet / Utiliser les cabines téléphoniques / Se balader en permanence avec un rouleau de PQ sur soi / Avoir une trousse à pharmacie de 3 kg et attraper un rhume / Prendre le train le plus haut du monde / Se ballader avec les adaptateurs du monde entier / S’installer à 15h pour voir le coucher de soleil à 18h / Traverser à gué des bras de rivières infestes de caïmans, l’eau à la taille sur un cheval indocile / Chasser l’anaconda / Le choper / Prendre un avion dont la porte se ferme avec une ficelle et survoler la jungle avec / Remonter des rapides en pirogue / Slalomer entre les crachats de bétel / Voir sa tente s’envoler malgré 50 kg de bagages à l’intérieur / Parler portugnol / Se faire courser par une vache enragée dans les ruelles de Varanasi / Payer 100 USD une chambre d’hôtel à Delhi ( !!!) / Lâcher 2 euros et être au paradis / Tenter de faire partir ce grain de sable sur notre appareil photo / Traverser à pied une 2x8 voies à Brasilia / Survoler Rio en hélico / Prendre notre camera pour un bébé hélico … / Se faire 4 fondues suisses à La Pas / Mater les 3 millions d’étoiles du ciel d’Atacama (me souviens que d’Alpha du Centaure) / Skier (1 virage) à 5 300 m / Se baigner au clair de lune devant le spectacle d'un volcan en eruption / Voir Maradona porter la flamme olympique à Buenos Aires / Assister à un vernissage a Lima (très chic) / Voir le lever de soleil du haut d’une falaise de 1 000 m de haut à la frontière Venezuela-Bresil-Guyana / Se lever à

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5h du mat’ pour en mater un autre et se rendre compte qu’il est en fait 3h (réveil bloque à l’heure d’un autre pays) / Se baigner au pied des chutes d’Iguazu / Goûter du yak / Danser le tango sans transformer cela en jujitsu / Partir avec une polaire blanche et revenir avec la même, grise / Aller au spa à Manille / Choisir un hôtel à coté d’une mosquée / Assister à un concours de ballet classique en plein air à Manaus / Passer un entretien d’embauche par téléphone à 23h30 au fin fond des Philippines / Prendre des douches froides / Trouver la mer trop chaude / Faire des films et des articles à la con pour amuser la galerie.

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11 septembre 2008

Charade

40715037_mMon 1er lance la marche. Mon 2e se réfugie dans les cheveux des enfants, Mon 3e est la position que je prends sur un chaise. Mon 4e a reçu récemment le prix Pritzker. On s’embrasse sous mon 5e. Mon dernier me sert à sentir. Et mon tout est un paradis tropical, dernier refuge de populations authentiques et adorables, bien qu’occasionnellement cannibales (parait-il).
Vous avez trouvé ? Facile ! PAS-POU-ASSIS-NOUVEL-GUI-NEZ !!!
L’imaginaire se met immédiatement à fonctionner à plein régime lorsque l’on évoque cette contrée lointaine et mystérieuse ou 1/3 de la population (1 million) n’a été découverte qu’il y a 60 ans à peine. Et force est de constater que la réalité est à la hauteur de la fiction : Pas de routes, des villages idylliques, un art et des traditions omniprésentes, des toucans et perroquets qui se disputent avec des oiseaux de paradis, des Highlands sublimes, des plages de sable blanc, des cocotiers… Pas d’étui pénien certes (il faut aller un peu plus à l’ouest), mais des costumes bariolés et extravagants, des masques à faire rêver (ou cauchemarder en fait), et un festival toutes les semaines. Cerise sur le gâteau : la population est extrêmement accueillante et curieuse. Le contact et la communication avec elle sont très aisés du fait de la pratique courante de l’anglais, même dans les régions les plus reculées (l’anglais et le pidgin sont en effet des moyens de communication privilégiés entre les 800 tribus du pays qui ont toutes leur propre dialecte. Bref, la Papouasie, ce sont les montagnes du Népal, les plages du Venezuela, la culture tibétaine, et l’enthousiasme festif des brésiliens, tout ça réuni en un ! Notre pays préféré, et de loin !

                

Surfez sur notre album photo de Papouasie : http://phileasblog.canalblog.com/albums/paouasie__iles_salomon/index.html

10 septembre 2008

Ireland vs. New Ireland

50714779_mPlaines vertes vs. forêts tropicales, falaises vs. tombants sous-marins, mer déchaînée vs. lagon turquoise, crachin vs. orage tropical, U2 vs. ukulélé, rugby vs. surf, tourbe vs. cocotiers, ragoût vs. homard, chalutier vs. pirogue, Guinness vs. South Pacific, 10 C vs. 29 C,…
A vous de faire votre choix ! Pour notre part, nous avons fait le notre, et rien ne nous parait davantage ressembler au paradis que la Nouvelle Irlande, cette petite île perdue au nord de la Papouasie. Paysages incroyables, douceur de vivre, gens adorables, art d’une beauté infinie (merci le musée du Quai Branly), nourriture à oublier tout régime, vie animale aquatique, terrestre et aérienne dense… Tout pour être heureux, ronronner sur le sable blanc ou dans son bain sale gigantesque qui ne devient bouillonnant que sur le reef. Ou bien prendre sa pirogue et se balader, snorkeler un peu, siroter un jus de fruits, ou bien tout simplement tchatcher avec les locaux du village qui de toutes les façons ne vous laisseront pas partir sans avoir fait la connaissance de la famille.
Mais il y a tout de même un inconvénient dans ce paradis terrestre : il se situe simplement à 20 000 km de chez nous… Alors allez-y plutot virtuellement en découvrant notre album photo : http://phileasblog.canalblog.com/albums/paouasie__iles_salomon/index.html

            

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16 août 2008

Consultants sans frontieres

Nous l’avions déjà expérimentée en Indonésie. Nous l’avons renouvelée aux Philippines : la mission d’audit et de conseil humanitaire. Un costume fait de lunettes de soleil et de tongs, du bétel en guise de cigarette, la craie et le tableau noir en guise de powerpoint, mais la seule et unique matrice de la mort qui tue (mais imbittable) du consultant ! Voici ce qui fait le quotidien du consultant voyageur qui s’évertue à tester ses méthodes de management sur des populations indigènes… Découvrez le journée type de travail du consultant en vacances :

             

16 août 2008

Peuples menacés

30350265_mUne pirogue, quelques bananiers, un cochon… Voici toute la richesse de Trin, membre de la tribu Agta de l’est de Luzon, l’île principale des Philippines. Noirs et crépus, les membres de ce peuple indigène voient leurs terres ancestrales menacées par la colonisation des Tagalogs, ethnie majoritaire de Luzon, et par les intérêts miniers et forestiers. Trin et ses pairs ont du mal a défendre leurs droits. Et pour cause : Au delà de la timidité caractéristique de leur peuple, les Agtas ont -avaient ?- un mode de vie semi-nomade, profitant de l’abondance de la mer en saison sèche et se réfugiant dans la dense forêt lors de la saison cyclonique. Difficile de réclamer une terre que l’on n’occupe que 6 mois par an ! Surtout quand on ne parle ni Tagalog, ni anglais, que l’on n’a pas accès à l’éducation, et que ses compétences légales sont proches de zéro. Alors les plantations de cocotiers, le déboisement illégal, le pillage de leurs rares cultures sont monnaie courant, ravagent le paysage et restreignent l’habitat des Agtas.
Mais heureusement quelques ONG les aident. Notamment TCD que nous avons audité et aidé pour le compte de son principal donateur, le CCFD. Malgré d’innombrables problèmes et difficultés, TCD met en place un plaidoyer auprès des autorités locales et gouvernementales pour remettre aux Agtas la propriété de leurs domaines ancestraux. Ceci s’accompagne évidemment de divers programmes d’aide, de subsistance, éducation et de santé. Stratégie délicate, ou l’espoir de succès est mêlé d’effets secondaires comme la sédentarisation de ces peuples nomades et la modification de leurs croyances.
Regardez notre album photo des Philippines (http://phileasblog.canalblog.com/albums/philippines/index.html) ou encore mieux, surfez sur le site de Vincent, qui nous a accompagné en tant que reporter (
http://lustu.smugmug.com/gallery/5571969_qv8nM/1/346911659_7fcst). Pour aider les Agtas, financez le CCFD ou défendez les droits des peuples indigènes en soutenant Survival International (http://www.survivalfrance.org/).

22 juin 2008

Découvrez le détail qui tue

Cherchez_l_erreurUn escalier qui fait TV !? Un poussin rose fushia ?! Une théière solaire ?! Voici quelques-unes des images insolites que nous rencontrons au cours de notre périple, plus surprenantes les unes que les autres. Alors surfez sur notre album photo Le Détail qui Tue pour halluciner sur les apparitions étranges qui ont parsemé notre voyage : http://phileasblog.canalblog.com/albums/hong_kong_et_chine/index.html

22 juin 2008

La démocratie extensive à la Brésilienne

Urban_designLe saviez-vous ? Le Brésil compte plus de 500 députés. Malheureusement, la chambre qui les accueille a Brasilia ne dispose que de 272 sièges et pupitres de vote… Impossible donc de siéger en assemblée plénière ? Que nenni ! On reste debout, on s’assoit sur les tables et on taille un bout de débat sur le coin d’une chaise. Comme à une soirée. C’est ça la démocratie brésilienne !

20 juin 2008

La croisière s’amuse en remontant l'Amazone

Notre remontée de l’Amazone de Manaus à la frontière Peruano-Colombiano-Bresilienne à bord d’un rafiot public a été l’occasion de découvrir non seulement cette région de monde méconnue, mais surtout ses habitants. Récit, minute par minute, d’un voyage au delà de l’ennui.

Itapuranga_IIIJOUR 1

13h30 : Une petite barque nous dépose au pied de l’Itapuranga III (ce qui signifie que le 1 et le 2 ont déjà coulé – petit score car il y a certains bateaux qui en sont au numéro 7…). Le bateLa_foret_de_hamacsau est déjà bien plein. La partie basse est remplie de marchandises en tous genres (frigos, mobylettes, œufs,…). Mais nous sommes surpris de constater que le pont intermédiaire également. Les deux hamacs que nous avons placé ce matin à 9h00 sont perdus au milieu d’une véritable foret de hamacs, de toutes les couleurs et tous les styles. Sous ces bouts de tissus suspendus, bagages et marchandises forment une couche hétérogène d’à peu près un mètre de hauteur. Ambiance.

13h45 : Essai des hamacs et prise de conscience que la surface de notre espace vital sur cette semaine sera restreinte. Il fait une chaleur suffocante et l’air a du mal à pénétrer dans la partie centrale ou sont suspendus les quelques 150 hamacs.

13h50 : Greg fait connaissance avec sa voisine au hamac rose, tandis que Catherine s’engueule – déjà - avec son voisin de derrière (le ‘papy’) qui a profité de notre inattention de quelques secondes pour amonceler toutes ses affaires sur les notres et sous nos hamacs. On ne peut plus poser un pied par terre.

Venez_par_la_il_reste_de_la_Skol_a_charger_16h00 : Le bateau devrait être parti depuis une heure déjà, mais il reste encore 2 camions de bière à charger, pack de 6 canettes par pack de 6. On n’est pas partis !

16h09 : Nous montons sur le pont supérieur ou la musique recouvre les commentaires d’un match de foot. Samba et football : le cocktail brésilien plus fort que la caipirinha !

17h00 : Le chargement de bière continue. Encore un demi camion. Le soleil se couche sur l’eau couleur café du Rio Negro au son du karaoké toujours branché sur le niveau sonore d’une boite de nuit. Un petit garçon fait voler son cerf-volant devant Manaus, profitant d’une petite brise, tandis que trois petites filles jouent à la poupée. Attente. Les bateaux mettent près d’une semaine à être chargés et plusieurs jours à être déchargés.

17h32 : Il ne reste que 45 packs de SKOL à charger. Le départ parait imminent. Sur le quai, quelques personnes sont venues accompagner la famille. On accompagne les passagers comme on accompagne un parent pour un long voyage. Six a dix jours pour s’enfoncer davantage dans la foret amazonienne. Comme en Russie avec le transsibérien, les gens voyagent en transamazonien, le chemin de fer ici se compose d’eaux aux diverses teintes.

17h50 : Mais qu’est-ce qu’ils foutent ! Ca fait déjà 20 mn que la bière chargée commence à être déchargée rapidement dans les gosiers des amateurs de la buvette du pont supérieur

Une_petite_Skol_pour_bien_feter_le_depart__18h05 : Nous contribuons également à l’allégement de la cargaison de bière en admirant le calme s’installer sur le port, devant Manaus dominée par la coupole de l’opéra Amazonas, construit en 1896 sur le modèle des théâtres français.

18h15 : Greg vient d’apercevoir une antenne satellite sur le toit du bateau. Il jubile : Rien de mieux pour mater l’Euro 2008 de foot que être fourré au fin fond de l’Amazonie ! Il fonde de grands espoirs sur le match France-Italie après la débandade nationale contre la Hollande.

Soiree_typique18h17 : Greg, soudain en verve, et excité comme un pou, devient poète et lance une tirade sur la beauté des nuages qui roulent sur un horizon ouvert à l’infini. Que la camera nous manque ! (Elle a déjà du germer dans la foret de Rio et faire des petits – cf. un article précédent). Les images de chaque instant sont fabuleuses : la vie du fleuve, les couleurs, les paysages, les gens, et l’atmosphère du bout du monde et des voyages au long cours qui ont rarement cours en ces temps modernes sont autant de sujets qui auraient régalé notre camera de débutants.

Larguez_les_amarres__18h21 : Un moussaillon vient de détacher les amarres de la proue.

18h22 : Une chauve-souris noire pénètre le pont intermédiaire et slalome entre les centaines de hamacs.

18h23 : Un éclair zèbre au loin le ciel de l’Amazone, véritable kaléidoscope allant du noir au bleu.

18h24 : Manaus a déjà disparu, non pas au large, mais derrière un énorme nuage de fumée noire s’échappant du moteur de l’Itapuranga III. La nuit est tombée et nous dépassons les îlots éclaires de 3 stations-service flottant tels des nénuphars. Au loin, une énorme porte-containers est stationné à plusieurs centaines de mètres de la rive de cette gigantesque autoroute qu’est l’Amazone.

18h50 : Demi-tour. On rentre déjà ? Le capitaine a l’air de chercher quelque chose dans l’eau avec son phare puissant. Une palette de bière ? Un homme à la mer ? En fait, nous avons juste oublié le mécanicien trop occupé à compter fleurette à sa nouvelle target quand nous avons appareillé. Il arrive sur une pirogue à moteur dans la nuit et saute à bord prestement. Ouf ! Nous sommes sauvés !

L_autoroute_de_l_Amazonie___Trafic19h27 : Autour de notre bateau volent canettes et autres emballages plastiques qui mettront plus de 200 ans à se décomposer et tueront quelques dauphins d’eau douce d’ici là avant de s’attaquer à leurs cousins de la mer. Aller jusqu'à la poubelle pourtant située à 5m n’est pas un geste ancre dans les mœurs. Au Brésil, on jette. Par les fenêtres, dans la mer, dans Amazone, sur la plage. L’immensité – et les pauvres – se chargent du nettoyage. Et dire que nous sommes pourtant dans un pays soi-disant à la conscience écologique développée !

20h00 : Apres deux sandwichs mixto (croque-monsieur local), nous contemplons une dernière fois les ombres chinoises de la foret déjà dense qui dansent sur les rives du fleuve. Les nuages qui drapent le ciel nous invitent à aller nous coucL_anglais_aux_dreadlocksher.

20h22 : A coté (ou au dessus, c’est selon le point de vue) de nos hamacs, nous découvrons l’unique spécimen occidental du bateau. Un anglais aux dreadlocks de 2m de long, illuminé et qui nous assure dans un portugais hésitant avoir oublié sa langue maternelle. Il voyage depuis 3 ans et demi et ne compte pas s’arrêter de sitôt. C’est aussi ce genre d’extra-terrestre que l’on rencontre en voyage.

JOUR 2

6h00 : Un appel micro nous tire de notre sommeil malgré nos boules quies. Le petit dej est prêt. Nous avons cru que nous coulions (pas si rare visiblement). Nous n’avons pas dormi comme des louard (ahahaha – on ne l’a jamais faite). Non pas le confort du hamac. Au contraire. Mais nous sommes confrontés à un problème nouveau et du à la promiscuité : les voisins qui se balancent créent une onde qui se propage au hamac voisin qui se balance à son tour et ainsi de suite pendant toute la nuit ! Nous n’avons pas arrêté de nous cogner l’un à l’autre…

Foret_de_hamacs_sur_2_etages6h15 : Petit dej frugal : un café et quelques biscuits durs comme du béton. Heureusement nous avons pris des céréales à Manaus ! Catherine regrette juste le Nutella qu’elle n’a pu trouver à Manaus.

6h30 : Retour au nid, après un slalom spécial entre les hamacs soigneusement disposés en plein milieu du passage. De toutes les façons, il n’y a pas un espace de libre. Le slalom est corsé par les petites voitures des enfants que nous évitons d’ecraser.

10h35 : Greg est – déjà – tenté par un sandwich mixto (mixto tout court pour les intimes)

11h00 : Encontro das Aguas. Nous quittons le Rio Negro pour remonter les eaux blanches du Rio Solimoes (appelée ainsi en amont de Manaus par les Brésiliens). Les deux fleuves se rejoignent dans une arabesque noire et blanche. Leurs eaux, aux propriétés chimiques, aux températures, et aux couleurs différentes, s’entremêlent sans se mélanger sur près de 60 km. Tableau irréel, que de nombreux dauphins d’eau douce viennent animer de leur apparition.

A_l_abordage_ Canopee_sur_ciel_menacant Disque_solaire

11h07 : Nous dépassons une péniche, ou plutôt un convoi de plusieurs barges remplies à rabord poussées par un remorqueur qui étouffe sous l’effort. Voitures, bonbonnes de gaz, pétrole… tout est convoyé par le fleuve !

11h09 : Panique ! Greg vient de se rendre compte que le bar à ‘Mixto’ est fermé. Il attend midi comme l’heure du saint sacrement. Mais la ponctualité au Brésil est une notion que même les Suisses n’auraient pu importer. 5mn peuvent aussi bien être une heure, une demi journée ou plus !

Autres_bateaux11h30 : En réalité le déjeuner est déjà servi. Les passagers choisissent soit de manger dans leur gamelle sur leur hamac ou par terre, ou alors de faire la queue pour profiter de la minuscule pièce qui fait office de réfectoire. Menu unique pour tout le trajet : Pâtes, riz, feijoada, et viande. Nous ne sommes pas à plaindre.

12h48 : Catherine tape la discute (en portugnol SVP) avec le capitaine. Echange de propos techniques : Nous remontons l’Amazone à 7,5 km/h pour parcourir un peu plus de 1 000 km en 6 jours. 18 000 litres de carburant sont nécessaires pour effectuer l’aller-retour (une semaine pour remonter le fleuve, 3 jours pour descendre son cours). Juin est la saison des hautes eaux : 19 m sous le bateau pour une largeur de fleuve de 3km. Quel débit ! L’aiguille de notre Dodoboussole indique plein ouest.

Chapeau_melon13h13 : lorsque Catherine redescend, tout est calme à l’étage des hamacs. C’est l’heure de la sieste. Seuls quelques ronflements rompent le silence.

15h30 : nous sommes complètement endormis, ensuqués par la chaleur et le manque d’air. Pourtant la vie sur le bateau a repris. Chacun y va de sa serviette de bain, de sa brosse a dents, se parfume, s’agite et organise son espace vital après déjà 24 heures de vie commune.

16h00des nuages qui crachent des éclairs intermittents. Le pont est plein de vie, les enfants courent partout, les passagers profitent de la fraîcheur du soir et nous du spectacle. Irrisations

20h30 : nous réalisons que nous avons raté le dîner servi ici a 17h. Heureusement qu’il y a toujours un petit mixto à se mettre sous la dent !

JOUR 3

7h30 : il n’y a pas eu d’annonce pour le petit dej aujourd’hui et il est terminé depuis une bonne heure quand nous nous réveillons comme des fleurs.

Cath_hamac7h40 : Nous terminons le paquet de gâteaux entamé la veille, ainsi que 2 mandarines délicieuses. Les oranges en revanche tirent la gueule, se décomposent et laissent s’échapper un jus qui a goutté sur le hamac de Catherine toute la nuit. Pot pourri naturel !

8h00 : Nous replongeons béatement dans le sommeil, trop fatigués par notre première session de lecture de 15 minutes.

12h15 : In extremis, nous pénétrons dans le cagibi qui fait office de salle à manger avant que le service de midi ne se termine. Menu habituel, froid. Les passagers se ruent sur les plats et avalent le contenu de leur assiette comme des morfales. Nous ne serons pourtant jamais à court de vivres.

13h00 : Retour, comme tout le monde, vers nos hamacs. C’est l’heure de la sieste. Le dentier du voisin de Catherine (le papy) nage dans son bocal.

Instant_de_detente_avant_le_matchGrandeur_nature15h00 : Nous montons sur le pont, il fait chaud. Le paysage est monotone. L’événement de la journée doit être notre passage à Tefe, prévu entre 15h et 19h.

16h09 : Nous avons visiblement déjà passé Tefe mais nous ne l’avons pas vu.

19h00 : le bateau continue inlassablement sa remontée des eaux qui s’écoulent à 3,5km heure en direction de l’Atlantique. Le pilote de ce rafiot datant de 1928 nous parle de ses enfants et de sa retraite qui approche à grands pas.

JOUR 4 (déjà !!) Bye_bye

Port_de_dechargement_en_plein_coeur_de_l_Amazonieentre passagers se sont déjà noués et ceux qui restent à bord saluent leurs compatriotes qui descendent dans le petit port ou les attendent motos et taxis qui les emmènent au loin sur une piste rouge.

11h30 : le bateau repart pour 10 heures de navigation avant la prochaine halte.

14h00 : Greg louche. Un œil sur son livre, et un œil sur sa montre. Le balancement un peu trop nerveux de son hamac trahit une anxiété incompréhensible.

14h30 : Ca y est, le mystère est levé. En fait le match de foot France-Italie démarre dans 15 minutes. Greg monte sur le pont pour réserver sa place au premier rang.

14h46 : Greg redescend bredouille et le visage dépité. Une putain de tele-novela est diffusée à la place match de foot sur l’unique chaîne captée par l’antenne. Il s’enfonce irrémédiablement dans une lente et profonde déprime.

20h10 : Apres avoir dégusté les traditionnels mixtos (nous sommes passés à 2 par personne), Catherine note la recette du Ceviche qu’un péruvien lui transmet comme un secret mystique. Les cartes volent sur la table de jeu. La TV diffuse les images diffuses d’une enieme tele-novela. Les enfants ont inventé une course d’obstacles avec toutes sortes d’objets.

Petite_capitaine Petite_fille_joue_a_la_balancoire Enfants Ninos

21h08 : Arrivée dans un port. Déchargement de marchandises, descente et surtout montée de passagers. C’est de nouveau la foire d’empoigne. Les ‘résidents’ du navire défendent un espace vital cruellement gagne au fil des jours : c’est la lutte !

JOUR 5

Les_soleil_apparait_au_petit_matin4h00 : Catherine se retourne pour la enieme fois dans son hamac, réveillant Greg au passage. Impression d’avoir le dos aussi contracté et tendu que les câbles de nos hamacs. La nuit a été dure. Beaucoup de bruit, d’autant plus que nous avons perdu nos boules quies. Qui plus est, le hasard a fait que nous sommes installés juste en dessous des 2 lampes de secours qui restent allumées toute la nuit. 5h, 6h. Impossible de dormir : il fait froid. Cette nuit, le papy (définitivement devenu un ennemi) a gesticulé toute la nuit sans relâche, balançant Greg contre un poteau. Greg est épuisé, les yeux cernés. Il accuse Catherine de l’avoir également bousculé cette nuit. Et pour cause : le manque de place a obligé Catherine à déguster les franges du hamac de Greg (NDLR : les hamacs brésiliens se repèrent à leurs franges, décorations qui volent au vent, se coincent dans toutes les excroissances et donnent un aspect plus romanichel à l’installation. Sous le coup de l’énervement, nous zappons le petit dej et avalons à la main les céréales crues.

8h00 : L’esthéticienne du bateau (et oui, avec l’équipage de marins il y a aussi une esthéticienne) s’est installée pour opérer à cote des toilettes et au dessus des poubelles. Le doigté de son maquillage et ses produits odorants ne peuvent faire oublier les effluves. Peu importe les clientes se précipitent quand meme.

8h30 : Une voisine de 3 tonnes 5 déballe un sac de vêtements, intéressant immédiatement les femmes des hamacs alentours. On tâte, on regarde, on soulève, et surtout on marchande. La négociation s’avère difficile : une acheteuse souhaite 3 T-Shirts pour 20 réais mais la vendeuse ne propose 2 pour 45. C’est qu’elle a le sens des affaires ! Elle n’est pas prête à céder a n’importe quel prix les vêtements qu’elle a rapportés de Fortaleza pour les vendre sur les bords de l’Amazone. Comme le transsibérien, le navire est un véritable supermarché et le moyen d’approvisionner des contrées fort reculées. Le bateau est attendu partout ou il fait escale et on se demande ou vont les passagers qui en descendent : combien de temps vont-ils encore poursuivre leur voyage avant d’arriver à destination ? Combien de pirogues, camions, motos prendront-ils ? Ou vivent-ils ? Notre imagination déploie sa créativité dans cet univers infini et inconnu. 

9h00 : La valse des hamacs débute et nous sommes sur nos gardes pour défendre notre position, tels de vrais chevaliers du Moyen-âge, prêts à bouter l’étranger hors de sa forteresse. Objectifs : s’éloigner de quelques centimètres du papy balanceur et gagner un peu d’espace afin de pouvoir mettre pied à terre quand nous descendons de notre hamac.

9h03 : le coup d’envoi est lancé. Que les plus rapides gagnent !

9h04 : Le jeux sont faits ! Le papy qui avait trop bien fixé son hamac est contraint à l’immobilité. Première défaillance de sa part depuis 5 jours. Greg a gagné 10 centimètres du coté gauche. Victoire ! Quant à Catherine, c’est encore mieux : elle occupe un double espace. Mais que se passe-t-il ? Non !!!!! Ce n’est pas possible ! Qu’est-ce que…Victoire a la Phyrrus : un homme à la mine patibulaire vient s’installer pile au dessus d’elle, lui laissant généreusement 50 centimètres au dessus de son hamac.

12h00 : Tandis que la halte de 30 minutes se prolonge depuis 3 heures, nous filons vers le réfectoire, fidèles à notre dicton : "Mieux vaut manger froid que de faire la queue"

13h25 : Cales dans nos hamacs, nous nous abandonnons dans la lecture des 17 bouquins que nous avons vaillamment portes dans nos sacs en prévision de ce trajet. Lorsque Catherine lève les yeux, elle jouit d’une vue imprenable sur le gros orteil à l’ongle incarné de son nouveau voisin.

On_charge_la_Skol14h07 : Le déchargement du bateau continue, barre de fer par barre de fer. Il y en a des milliers dans la cale. Des barres de fer, toujours des barres de fer.

17h00 : Ca décharge toujours, alors que la lumière devient de plus en plus belle, éclairant les grands arbres de teintes rosées et les reflétant dans les eaux de l’Amazone, à cet endroit aussi calmes que celles d’un lac de montagne. Les pêcheurs rentrent au village munis de poissons de toutes sortes. Les villageois tendent des billets de 5 Reais (2 euros) et reçoivent une dizaine de beaux poissons en échange.

17h30 : Nous descendons dans la cale, ou l’un des enfants du bateau pêche à l’aide d’un fil de nylon, d’un hameçon avec des bouts de gras en guise d’appât. A peine le bout de gras a-t-il effleuré la surface de l’eau que les poissons se jettent sur hameçon C’est un véritable ballet autour de appât

20h10 : Nous montons sur le pont supérieur, car ce soir, c’est LE grand soir sur le bateau. Il y a un match de foot Bresil-Argentine retransmis à la TV, et la foule est rassemblée pour cet événement. Soucieux de repartir les risques, Greg arbore un T-shirt aux couleurs de l’Argentine (le seul de propre qui lui reste à vrai dire) tandis que Catherine affiche celles du Brésil En attendant le match, certains tuent le temps autour d’un poker endiablé.It_is_poker_time_all_the_time Nous parions à notre tour, mais sur le résultat du match, comme tous !

20h40 : Nous commandons 4 mixtos et un coca, en plein épisode de ‘A Favorita’, Tele_Novela_timela tele-novela du moment. Soudain, moment dramatique à l’écran. Du coup, le cuisinier de notre mixto sort en vitesse de sa cuisine pour regarder la scène, délaissant nos tranches de pain sur le grill. Tant pis, nos mixtos seront brûlés ! Il faut savoir gérer les priorités…

20h57 : qui nous invite à passer quelques jours dans son village au Pérou. Quand, avec toute la diplomatie possible, nous tentons de lui expliquer que ce sera dur de venir le voir, car en plus du manque de temps, son village se situe dans une région peu accessible, il éclate de rire. Comment ça ? Peu accessible ?! Pas du tout ! Il suffit, à partir d’Iquitos (accessible uniquement en avion ou après une semaine de bateau), de remonter le fleuve pendant 3 jours puis de faire 36h de bus et enfin marcher une demi-journée ! C’est simple ! Tout à fait accessible !

22h50 : Le match s’achève. Au fin fond de l’Amazonie, les singes entendent une clameur d’insultes qui recouvrent le ronronnement du moteur de cet engin flottant sur le fleuve. 0 – 0. Même si le Brésil a dominé, les attaquants – ces nuls – ont manqué de réalisme. Poa ! Merde ! Peu importe, ils seront tous devant leur écran pour le match suivant…

23h20 : Apres avoir réveillé les rares dormeurs, les spectateurs du match se couchent tandis que certains irréductibles refont le match en regardant les reflets de la lune jaune sur le fleuve. Dans l’ombre, quelques couples se forment.

JOUR 6

Installes_dans_notre_hotel_a_Tabatinga10h02 : Arrivée à Sao Paulo de Olivenca. Encore une halte de déchargement Nous faisons un petit tour dans le village. Catherine se fait interpeller dans la rue (‘Belleza », ‘Mi amor’) par des hommes imbibés par l’alcool et qui font peine à voir. Une petite maison de bois fait office de bar, et, à en juger par la musique, également de boite de nuit. 1h30 de déchargement annoncé.

14h22 : Apres avoir déjeuné, nous tentons une petite douche pour nous rafraîchir face à la chaleur qui assomme l’ensemble des passagers (y compris équipage qui décharge visiblement : après 4h, ils en sont toujours en plein milieu de leur travail). Apres 5 jours, se doucher ou aller aux toilettes (même cabine) relève d’un exercice d’apnée prolongée. Mais que l’eau fait du bien !

15h01 : Catherine monte sur le pont. Elle décide, à l’image de ses copines péruviennes, de se faire faire une pédicure/manucure avec esthéticienne. En moins de 15mn, elle est entre de bonnes mains.

15h46 : Fin de la première couche de vernis. Le rose est très flash. Il va falloir s’y faire…

15h57 : Début de l’œuvre d’art…L’esthéticienne peint de véritables Picasso sur chaque doigt. Quelle précision ! Quelle application ! Quant au résultat, c’est une question de mode probablement. Ca arrivera chez nous pour sur… dans 40 ou 50 ans…

Les_mains__j_espere_que_ca_tiendra_jusqu_au_mariage_d_Eglantine___ Les_pieds

                                                   

6h10 : Début de la pédicure. Cette fois ci, c’est une véritable œuvre en 3D que notre artiste exécute. Presque une sculpture. Elle incruste un faux diamant sur l’orteil de Catherine. Charmant !

16h58 : Ca y est ! C’est fini (2h tout de même). Catherine va pouvoir parader avec ses toiles à 3 reals à chaque doigt. En tous cas, elle compare avec ses copines, qui en profitent pour la complimenter, mais surtout lui raconter leur vie.

Dechargement_sur_le_fleuve18h10 : Une pirogue approche, et soudain, tel un bateau pirate, des passages sautent à l’abordage de notre cargo. Ils prennent juste le bateau en route. Pas besoin de arrêter pour si peu.

20h20 : Bizarrement, nous sommes soudain envahis de moustiques. Le bateau a du ralentir, car sa vitesse empêchait jusqu’alors à ces derniers de nous suivre, alors qu’ils foisonnent dans les eaux blanches du Rio Solimoes. Ca ne semble pas déranger les nombreuses araignées qui attendent leur heure, ni non plus les quelques couples qui ne descotchent pas de leur hamac et profitent de la dernière nuit sur le bateau, en toute intimité…

JOUR 7

6h11 : Les hamacs commencent déjà  à se détacher un a un, soulevant des tourbillons de poussière et révélant la salete du sol. Bal d’immondices. Tant de déchets en si peu de temps !

6h52 : Devant la rumeur qui annonce notre arrivée imminente, nous nous mettons à notre tour à décrocher nos hamacs. Ca sent bon le parfum, et les femmes se pomponnent. Elles sont vêtues tout en strass et en paillettes comme si elles sortaient ce soir. A n’en pas douter, un mari, ou un amant, les attend à Tabatinga.

7h47 : Toujours rien

8h32 : Toujours rien

9h57 : Ca y est, nous arrivons enfin en vue de Tabatinga, a la frontière de 3 pays (Brésil, Pérou et Colombie), mais surtout ville perdue sur l’Amazone, au milieu de la foret. Nous aurons apprécie voyage enivrant, permettant de pénétrer des contrées reculées, souvent mystérieuses, toujours magnifiques (quels couchers de soleil !). Cela est surtout l’occasion de partager une tranche de vie de ces gens loin de tout, pour qui le temps n’a pas la même échelle que chez nous.

Bright Nenuphars_geants Un_nouveau_copain_pour_le_Louard__le_paresseux__ Amazonian_cowboy

Quoiqu’il en soit, découvrez nos photos de ce périple à travers l’Amazonie dans notre album photo du Brésil http://phileasblog.canalblog.com/albums/bresil/index.html

18 juin 2008

24 heures dans la peau d’un Vénézuélien

VEN_08076h – Mon réveil sonne, branche sur Radio Latina, une bonne manière d’entamer la journée

6h30 – J’opère un transfert vers mon hamac

10h – Journée active : j’ai décide d’aller a la plage. Malheureusement, mes nouvelles enceintes stéréo que j’ai installées dans le coffre de ma Chevrolet défoncée des années 60 prennent toute la place. Je décide d’installer la glacière sur la banquette arrière.

11h02 – Super ! Je realise les 170 kilomètres de route de montagne en mois d’une heure. C’est que ça tient bien la route ce vieilles américaines ! En tous cas mieux que la dizaine de petites citadines européennes que j’ai vues dans le fosse (il faut dire que sous la pluie, la route était dangereuse).

11h17 – Je me gare de façon a ce que toute la plage puisse profiter de Radio Latina grâce a mes enceintes de discothèque à 72 watts.

VEZ_005014h12 – Une pile de 14 bières vides trône déjà autour de ma serviette malgré les 5 bouteilles que j’ai perdues en les buvant dans la mer.

15h43 – Je décide de compter fleurette à la petite bombe en string qui me fait la compétition sur la bière.

18h03 – Apres deux heures d’efforts ininterrompus, je réussis a l’emmener dans l’endroit le plus romantique que je connaisse : un cen6re commercial de Caracas.

18h17 – Enfin nous y arrivons. Je me fais garder ma voiture par un jeune voiturier de 12 ans. C’est formidable ! Grâce a Chavez, tout le monde a du travail !

19h07 – Je ne comprends pas. Malgré tous mes efforts, la bombe me claque la porte au nez et me plante.

19h32 – Pas grave ! Apres quelques coups de fils beugle sur mon portable dernier cri, j’ai appris que la fête de mes voisins n’était toujours pas finie de la veille. C’est une ‘48h fiesta’. J’y trouverai peut-être meilleure fortune. En plus ils retransmettent le dernier match de baseball.

22h07 – Avant-meme que l’ambiance n’atteigne son paroxysme, je sombre dans un sommeil embrume d’alcool sur le canapé de mes voisins. Les fesses rebondies de la Chica plus très jeune d’a cote qui roupille me servent d’oreiller.

17 juin 2008

24 heures dans la peau d’une vénézuélienne

VZA_04856h30 – Le perroquet de mon voisin (une espèce rare et protége d’Amazonie) me réveille. Malheureusement, le seul cri qu’il sait imiter est celui d’un porc qu’on égorge.

7h12 – Apres avoir avale mon soda vitamine, je manque de me provoquer une crise cardiaque en apercevant mon reflet dans le glace. Je me suis fait peur ! J’avais oublie d’enlever mon masque de nuit…

10h47 – Ca y est, j’ai fini de me préparer et de me maquiller. Rapide aujourd’hui : moins de 2h35 pour 22 crèmes et shampoings.

11h30 – Je rentre dans mon 4X4 rutilent. J’ai rendez-vous à 11h45 chez mon chirurgien pour me faire implanter de nouveaux seins. J’espère que ce sera aussi réussi que mes lèvres…

15h27 – Je décide d’étrenner à la plage ce petit string que mon mari m’a offert. Je prends donc sur le bord de l’eau, les poses sexy que mon prof de gym personnel m’a apprises.

15h43 – Pas mal ce prof de gym : en moins de 15 minutes, pas moins de 8 gars m’ont abordée. Je choisis celui à la moustache. Certes il a de la bedaine, mais il lui reste pas mal de bière (j’arrive a épuisement de mon stock).

18h03 – Je me laisse traîner jusqu’au centre commercial. De toutes les façons j’ai du shopping à faire.

18h17 – Apres avoir grille tous les feux rouges (on n’est jamais trop prudents la nuit a Caracas), nous arrivons au centre commercial. Je me fais emmerder par des gamins qui veulent me garder ma caisse. Avec ce con de Chavez et ses hordes de partisans, on n’est plus tranquille nulle part !

19h07 – Je me casse ! Ce con de chavista a cru me faire rêver en m’invitant au Mac Do.

20h02 – Et mierda ! Ces ploucs de voisins font encore la fiesta ce soir, la cinquième cette semaine quand-meme ! Si je ne peux pas dormir, je vais avoir des cernes sous les yeux. C’est horrible !

23h37 – Trop de bruit ! Je décide d’appeler les flics !

1h08 – Les flics toquent à ma porte. Je me fais verbaliser pour voir embêté mes voisins et tente de casser l’ambiance. Tous ces braves gens qui s’amusent ne font pourtant rien de mal ! Heureusement, je m’en sors avec un  bakchich de 500.000 bolivars (100 dollars au marche noir, 500 au change officiel).

1h32 – De désespoir, j’allume la tele et me mets a zapper. Cool ! Il y a une rediffusion de mon soap opera prefere !

5h07 – J’ai passe une nuit blanche a mater les soaps les uns après les autres. Tant pis pour les cernes. Mon mari pourra bien me payer un lifting !

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